It's been a long time without you (Harry)

Tu trouvais ça bizarre de discuter comme si de rien n'était avec ton frère. Comme avant. Vous étiez proche, vous pouviez discuter de tout sans vraiment de tabou. Tu l'écoutais comme le Messi parce qu'il représentait la Terre entière pour toi. Puis, t'avais défaits tes chaînes. Tu t'étais envolée et t'avais payé ta fuite en te confrontant à la mort. T'avais l'impression de porter malheur, d'être une mauvaise personne même si tu agissais comme si tu ne te posais pas de questions. La vérité, c'est que ton esprit était torturé par tout ça. Par toutes ces choses qui te menaient la vie dure, qui te pourrissaient de l'intérieur.

- Je prendrais si jamais la chambre la plus éloignée. Pas envie de t'entendre avec tes conquêtes, lâchas-tu en souriant.

C'était presque un oui à sa proposition quand on regardait bien. C'était la manière de te projeter avec lui même si tu avais peur de vivre avec Harry. T'avais peur qu'il soit différent de tes souvenirs et que toi, tu ne sois plus la même non plus. Tu hochas la tête à ses dires, tu ressentais la même chose même si tu l'avais dit différemment et tu ressentais une vague de tristesse t'envahir. Comment tu avais pu en arriver là ?

- Salut, je suis Orphea et qui sait peut être ta nouvelle coloc, sourias-tu.

Tu pensais toujours à Jules, parce qu'il te faisait de l'effet mais c'était peut être pour ça que t'allais accepter la proposition d'Harry.

- On peut aller chez toi ? Juste histoire de visiter un peu ton palace.

Ta proposition n'est pas lancée à la légère, t'as passé des années à t'inquiéter pour elle et tu ne désires pas le faire plus longtemps, le mieux alors est de pouvoir veiller sur elle, comme tu pouvais le faire avant qu'elle ne parte. Si tu lui en as beaucoup voulu pour ça d'ailleurs, aujourd'hui tu te rends compte que tu es plus heureux de la trouver en bonne santé que fâché à l'idée de ces années passées sans la voir, ton amour de grand frère prend largement le dessus et c'est certainement pour le mieux. Arrête tes bêtises. tu ris un peu. C'est jamais arrivé. ou du moins, tu oses l'espérer. Mais aujourd'hui, tout est différent en réalité depuis qu'un garçon en particulier parasite bien trop tes pensées depuis quelques temps, ce qui t'évite de jouer à la chasse comme tu aurais pu le faire avant. A sa question, tu hoches la tête, pourquoi pas. Ta maison n'est pas loin d'ici et vous permettra certainement de vous retrouver dans une intimité un peu différente, te permettant ainsi de vous retrouver. On va prendre la voiture, j'espère que t'as confiance. tu lui proposes alors, un sourire aux lèvres avant de te lever, prêt à partir. tu poses un billet sur la table avant d'attendre qu'elle ne te rejoigne.

Tu savais pas si c'était une bonne idée d'habiter avec ton frère, après tout, c'était presque un inconnu l'air de rien. Quatre ans dans une vie c'était pas mal, et vous aviez tous les deux changer en cours de route pour le meilleur ou pour le pire. Mais tu avais toujours confiance en lui, tu savais que tu pouvais compter sur sa présence et son soutien, comme toi pour lui. Simplement, t'avais l'impression que ce changement était trop important pour toi. Tu passais d'une vie de mendiante à une vie de princesse, fallait que tu te ré habitues à tout ça. Et surtout, à avoir une famille. Parce que t'avais presque voulu les oublier en fin de compte même si t'y étais pas arrivée.

Tu lui offris un sourire et ajoutas :

- J'ai toujours confiance en toi.

Et c'était sincère. Tu pourrais le suivre au bout du monde sans hésiter même après toutes ces années. Tu le suivis vers sa voiture.

- Tu n'as jamais eu envie d'avoir de colloc du coup ? Et donc je serais la première ?

Tu te sentais quand même flattée à cette idée même si elle te faisait peur. Ca faisait longtemps que tu n'avais pas vécu avec lui, et tu savais que tu n'étais pas facile à vivre en réalité.

Tu la regardes, t'as du mal à savoir si ses mots sont sincères mais tu as vraiment envie d'y croire, de te dire que rien n'a changé, bien que ça soit probablement impossible aujourd'hui, sûrement que tout a trop changé et tu ne lui en voudrais pas même si tu aimerais retrouver ta petite soeur.

Tu me vois moi avec des colocataires autres que ma famille ?

Tu ris un peu, c'est certain que ça semble improbable, tu détestes que les gens viennent fouiner dans tes affaires et de devoir supporter leur présence au quotidien. Tes soeurs en revanche, c'est complètement différent, t'as déjà vécu avec elles et tu préfères largement les savoir avec toi qu'avec d'autres.

Après, t'es franchement pas obligée, c'est juste une proposition si t'as besoin. C'est peut-être trop tôt j'en sais rien, c'est toi qui vois.

t'as pas envie qu'elle se sente forcée ou qu'elle ait peur alors t'essaies de la rassurer, en réalité tu veux juste qu'elle soit heureuse et qu'elle ne manque de rien, c'est tout ce que tu voulais pour elle pendant son absence, c'est toujours ce que tu veux.

Tu savais pas si c'était bien de venir vivre chez ton frère et ça te faisait mal parce qu'en vérité, cette question ne devait pas se poser. Tu aurais surement du dans une autre situation te lancer à corps perdu dans cette collocation mais t'avais peur, sans vraiment savoir d'où venait ce sentiment oppressant. Ton frère que tu adorais tant était en fait maintenant un inconnu, et ça devait surement jouer. T'avais envie de retrouver cette complicité avec lui, et en même temps, t'avais peur que votre relation ne te ramène toute ta famille. C'était surement ça qui t'inquiétait le plus, revoir ta soeur, qui t'avait tant déçu.

- Ca dépend la taille de ta maison, peut-être que c'est elle qui me convaincra, sourias-tu, amusée.

En vrai tu t'en fichais, toi t'avais dormi sous des ponts pendant 4 ans, donc tu pouvais pas être exigeante au niveau de la superficie et du confort de sa maison mais t'aimais bien prendre les choses de manières détachée et à la légère.

- C'est notre père qui te paye le loyer ?

T'arrivais même plus à dire "papa", c'était devenu un mot compliqué pour toi.

Faut avouer que t'es loin d'être à plaindre, t'as une grande maison pour toi tout seul et tu vis au quotidien comme un prince, tu te doutes que ça n'a pas été le cas de Orphea ces dernières années et jamais tu n'aurais eu le courage de faire comme elle, t'aimes trop ta petite vie de riche pour pouvoir y renoncer, quitte à renoncer à la personne que tu es vraiment, tu préfères ta vie dorée, c'est toujours plus intéressant que de te retrouver à la rue sans rien, de perdre tous tes privilèges et tes beaux costumes, t'as trop été habitué à cette vie de prince.

A ton avis ?

tu ris un peu, comme si toi t'avais les moyens de t'offrir une belle maison alors que t'as toujours pas terminé tes études. Heureusement qu'il est là papa Stevenson, tu t'en sortirais pas sinon, et ça te permet de pomper son argent jusqu'au sang avant de lui tourner le dos, si un jour tu le peux, si un jour tu trouves le courage.

Ouais c'est lui mais je te rassure tout de suite, il vient jamais.

Heureusement d'ailleurs, tu supporterais de le voir ici alors que t'as tout fait pour le fuir, pour partir le plus loin possible de lui. Enfin avant, c'était la Californie, encore plus loin mais t'as du revenir ici, tant que t'es loin de ton père, toi ça te va.

Y'a personne de la famille qui vient chez moi.

Tu lui assures alors pour la rassurer, et parce que c'est vrai. T'as même pas donné ton adresse en réalité, t'as pas envie de les voir débarquer et te retrouver au lit avec un bel inconnu de type masculin, vivons cachés vivons heureux, et toi t'arrives pour le moment bien à te cacher de toute la famille.

En réalité, tu connaissais déjà la réponse, tu savais très bien que votre père pouvait tout vous offrir, parce qu'il avait toujours cru pouvoir tout acheter, même votre affection. Le fait est que tu avais vite compris que l'argent, le bonheur matériel, ne remplaçait en rien les mots et les gestes affectueux que tu avais cruellement manqué durant toute ta vie au sein de ta famille. Ca expliquait surement pourquoi aujourd'hui t'avais besoin de contact, et n'importe quel contact faisait d'ailleurs l'affaire tant que tu pouvais juste l'espace d'un instant t'imprégner de chaleur humaine pour réchauffer ton coeur gelé dans un bloc de glace.

- Même Saddie n'est jamais venue chez toi ?

T'étais un peu surprise, tu pensais qu'ils étaient restés proches et soudés, surtout depuis que tu étais partie. T'étais presque rassurée, parce que t'avais l'impression que tout n'était pas perdu avec Harry et qu'il y avait encore quelque chose à rattraper au milieu de ce désordre.

Tu hausses les épaules, t'as pas spécialement envie de parler des choses qui fâchent avec Orphea. L'essentiel là, c'est que vous profitiez tous les deux d'un moment retrouvé, d'un petit moment volé à la vie. T'as pas du tout envie de te prendre la tête avec des histoires vieilles de quatre années et tu sais pourtant que c'est ce qui va encore arriver si vous repartez à parler de la famille que Orphea ne veut plus cotoyer. Parce que franchement, tu respectes ton choix, t'aurais bien aimé dire merde à ton père toi aussi mais t'as pas ce courage et t'as cette peur en toi qui refuse de s'en aller.

Vous arrivez enfin devant chez toi, t'es pas peu fier de ta maison, t'as plutôt bien choisi et t'as fait toute la décoration dans des tons pastels très sympas. T'as eu nombre de remarques là-dessus, sur le fait que ça faisait maison de fille mais franchement, tu t'en fous, et tu sais que Orphea ne dira rien de méchant, tu la connais suffisamment pour savoir ça. Après toi princesse. tu t'exclames alors en lui ouvrant la porte avant de pénétrer toi aussi à l'intérieur du salon. Tu te sens tout de suite mieux maintenant que t'es chez toi, c'est ton petit cocon. Désolé c'est un peu le bordel mais fais comme chez toi hein. c'est la maison d'un garçon quoi, tu fais l'effort de ranger quand tu reçois Tiger. Lucius a maintenant l'habitude de voir ta maison dans un état lamentable mais là, t'avais prévu de voir personne, y'a de tout qui traîne partout.

L'air de rien, même si tu niais en bloc, derrière ces questions que tu posais sur ta famille, tu cherchais simplement à en savoir plus et à obtenir des nouvelles d'eux mais Harry n'était finalement pas plus au courant que toi, et c'était surement mieux comme ça puisque tu cherchais toujours à les fuir. Tu voulais encore t'éloigner de toute la toxicité des relations que tu avais entretenu avec ton père et ta mère, et même ta soeur. Tu devais bien admettre que le seul épargné était Harry.

Vous arriviez dans son palace, et tu fus déjà subjgué par la taille et la modernité de la maison avant de passer un pieds à travers la porte d'entrée. C'est clair que ça changeait des squatts où tu t'étais réfugiée pendant tant d'années, t'avais plus l'habitude de baigner dans le luxe alors que tu avais grandis dedans. Tu émis un léger rire quand il te parlait de son bazar, c'est vrai que y'avait pas mal de choses qui trainaient mais tu n'allais rien dire là-dessus, vous aviez le même défaut.

- C'est classe en tout cas. Tu dois bien t'y sentir.

C'était lumineux, spacieux, bref t'avais l'impression que y'avait pleins d'ondes positives autour de toi, quand ton regard s'était arrêté sur la table basse du salon. Tu reconnus tout de suite que c'était de la cocaïne, toi qui en avait déjà consommé plus que de raison.

- Tu prends de la drogue ou je rêve ? avais-tu demandé, interloqué en pointant du doigt le sachet contenant de la poudre blanche.

Tu diriges directement vers la cuisine ouverte sur le salon pour lui servir un verre, tu vas pas la laisser comme ça sans rien.

tu veux quelque chose à boire ?

Tu demandes alors avant de te servir un grand verre de jus de fruit, la regardant vaguement déambuler dans ton appartement. C'est bizarre de la voir ici mais pas désagréable, si tu avais su, tu aurais rangé pour que ce soit un peu plus présentable mais les surprises sont toujours plus appréciées en fin de compte alors tu ne vas pas t'en plaindre, bien au contraire.

Franchement, on y est bien. Y'a un petit jardin avec un jacuzzi, ça c'est le meilleur de la maison d'ailleurs. Les voisins sont pas chiants, moi oui mais ça, tu le sais. Non franchement je suis bien ici.

Ni trop grand, ni trop petit pour toi tout seul et même pour toi et et une personne supplémentaire, t'estimes avoir trouvé la perle rare en tombant sur cette maison, et t'as bien envie de rester ici maintenant que tu y as mis les pieds. Tu lèves les yeux un peu surpris devant sa question avant que ton regard ne soit attiré par ce qu'elle pointe du doigt. Réfléchis, vite vite, il faut que tu te sortes de ça.

C'est à un pote.

Parfait, Lucius te servira de couverture, t'as pas spécialement envie d'admettre tes échecs à ta petite soeur, t'es pas fier de ce que tu fais, de qui tu es, c'est pas pour rien qu'auprès de ta famille, t'as un tout autre visage que le réel. Tu reviens au salon et t'empare du sachet pour le ranger dans une commode, évitant ainsi qu'il reste à la vue de tous.

**Contenu sponsorisé**

» Time to talk (Galeno)
» stand by me. (harry)