Mon groupe sanguin est A (péritif)[Alessya]

“La solitude est la tristesse du coeur”

J'étais au bar, au centre-ville à côté du studio où je m'entraînais avec la troupe de cirque. J'étais allé m'entraîner non pas pour le travail, mais bien pour me changer les idées, me détendre et aussi pour sortir de la maison. Loucia allait me rendre fou. Après tout, c'est assez aliénant de jouer avec de nombreux jouets qui font trop de bruit. Elle était dans cette phase là et celle de regarder des livres. Sans compter le terrible two! Comme si cela tombait à point. Avec la mort de mon frère, j'avais plutôt du mal à être patient. En plus, je n'avais pas un sommeil réparateur. Rien ne m'aidait à atténuer la colère que je ressentais et puis j'avais des soupçons à propos de la veuve de mon défunt cadet! Wayan aussi en avait tout autant que moi. Aussi, l'enquête était évidement toujours en cours comme le décès avait eu lieu qu'il y avait deux semaines. J'étais en arrêt, je ne savais pas comment tuer le temps ni comment occuper mes journées si ce n'était pas de mettre de l'ordre dans la situation familiale, de surveiller ou plutôt me disputer avec Wayan concernant son état et son laisser aller. Je n'étais pas non plus du genre à me tenir près de mes parents, bien qu'eux aussi étaient comme nous tous: très attristés. Nous nous réunissions bien souvent, prenions des nouvelles et étions solidaires, proches comme nous le sommes.. Sauf qu'à un moment, nous avions nos vies et nos différents sur la façon de voir les choses et de les gérer. Une situation, au final, très difficile à vivre en groupe déjà que pour soi-même, à la base!


Donc j'étais au comptoir, en train de déguster un verre de Whisky. Tranquille, mon téléphone à la main, je flânais sur le net, l'air morose. Je n'avais aucun plaisir à être ici, pas même d’appréhension.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Après toutes les péripéties qu'avait connu Alessya en ce moment, elle avait bien besoin d'un verre. Elle n'était pas penchée sur la bouteille, mais quelques fois, elle ne pouvait nier que ça lui faisait du bien de juste sortir, rencontrer des gens et prendre l'air. Elle avait l'impression d'étouffer chez elle, alors que son loft était beaucoup plus grand que la plupart des appartements de Haven Hills.

Elle avait poussé la porte du bar, fatiguée de sa journée, fatiguée de ressentir ce qu'elle avait au fond d'elle. Puis le visage de son ex venait la hanter, la culpabilisant au passage de retrouver du réconfort et même plus dans les bras d'un autre. Ne sachant où elle en était, elle avait juste envie d'oublier un peu, comme tout le monde dans ce bar bondé de monde.

Elle se rendit au bar et commanda un verre de Tequila. Elle prit place contre le comptoir, assise sur un tabouret, avant de tourner la tête.

- Josh ? Demanda-t-elle, pas du tout sûre d'elle.

Il lui ressemblait tellement. Mais ça lui semblait trop gros pour être vrai. Il faisait parti d'une de ses conquêtes d'un soir, quand elle habitait encore à New York.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Je savais que boire ne serait pas une solution adéquate à mon problème. Néanmoins, c'était facile et j'avais bien se penchant pour l'alcool.  Ça avait toujours été, bien que je fasse attention avec la forme que je devais garder. L'alcool faisait ses ravages sur le corps, la qualité de sommeil,mais aussi, rendu à mon âge, je vivais davantage mal les gueules de bois.  Je n'étais ni Caleb, ni Wayan. Eux avait se talent de boire sans être trop affectés le lendemain. Je tenais pourtant bien l'alcool. Peut-être était-ce parce que je prenais rarement de la bière. J'optais toujours pour les effluves du fort. C'était beaucoup plus enivrant et plus enrichissant comme expérience, en mon sens.

J'étais au comptoir, seul, en train de boire mon verre. Sans aucune attention pour les autres autour. Il y avait bien de jolies demoiselles et barmaids, mais je m'en fichais. Je ne faisais pas même un effort pour les regarder ni capter les yeux doux qu'elles me faisaient. Elles auraient tout de même un bon pourboires, pour m'avoir bien servi, avec politesse et gentillesse sans avoir besoin d'être séductrice. J'appréciais bien cela, habituellement, mais j'étais d'humeur morose, comme j'étais en deuil.

Soudain, on prononça mon nom, non loin de moi. Une jeune femme, resplendissante était assise au comptoir tout comme moi. Alessya, dis-je surpris et par réflexe. Je la reconnu aussitôt. Elle avait une beauté incommensurable. Si jolie et unique! Elle était pour moi, un bon souvenir et voilà que je la croisais ici. Je n'aurais jamais cru d'ailleurs. C'était une bonne nouvelle, bien qu'elle ne savait rien de véritablement personnel sur moi. Je m'approchai rapidement pour lui faire la bise, souriant, pour la saluer.

Comment vas-tu!? Fis-je avec enthousiasme. Ça alors! Te voilà ici, comment se fait-il?

“La solitude est la tristesse du coeur”

Alessya ne s'était pas attendue à croiser un visage connu à Haven Hills et encore moins dans ce bar. Pourtant, la ville était petite, alors tout était possible. Quelque part, elle était contente de revoir son ex conquête, parce qu'ils avaient passés du bon temps ensemble, même si leur relation charnelle avait pris fin quand la blonde avait déménagé. Elle n'avait pas tant été triste, après tout, elle avait été attachée à son corps, pas à lui. Tout ça parce que la parole entre eux avait été superficielle, et ça avait été très bien comme ça. Ca permettait de tenir à distance des sentiments qui auraient pu éclore. Elle n'était toujours pas prête à l'amour, alors elle avait trouvé un bon partenaire de jeu en Joshua qui ne cherchait rien de sérieux non plus.

Elle n'avait pas poussé la porte de ce bar pour ressortir au bras d'un homme, elle avait juste cherché une échappatoire à ses sentiments. Est-ce que Joshua pouvait aussi être une échappatoire ce soir ? Qui sait. Elle n'était pas sûre que c'était lui, la lumière tamisée du lieu ne permettait pas de très bien discerner les traits, mais ses doutes se confirmèrent quand il se retourna et qu'il la salua en souriant.

- Très bien et toi ? J'ai emménagé à Haven Hills il y a deux mois maintenant. J'avais besoin de changer d'air. Et toi, alors qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en buvant une gorgée dans son verre.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Je venais de revoir cette connaissance de New-York. Une fréquentation avec laquelle j’avais une aventure. Nous avions passé du bon temps sans nous prendre la tête et se compliqué, le bicycle, comme on dit! Je n’aimais pas être dans des relations sollicitantes ou sérieuses depuis le départ de ma fiancée, la mère de ma fille. J’étais bien, auprès des miens, jamais trop souvent et longtemps, comme je faisais plusieurs tournées à travers le monde. Je n’avais pas trop d’attaches, à l’exception de la chaire de ma chaire: ma fille et de ma famille propre. Aucune belle-famille dans le décor donc ni de femme trop accaparante. Je pouvais en profiter sans être blessée. Je pouvais être moi-même, sans doute, sans compromis. Simple! Avec Alessya, c’est ce qui avait été et ça avait été parfait! Je crois que nous étions sur la même longueur d’onde. Nous avions été transparent.

Ainsi, elle me dit qu’elle avait emménagé ici. Elle me posa donc la question. Ce qui m’envoya perplexe. Je me grattai le derrière la tête et me pris la nuque, un peu pris de court. Je n’aimais pas trop me dévoilerbien que j'étais franc de nature. Quoiqu’avec elle, ce n’était pas un fardeau, je pouvais donc me le permettre, certes, ce n’est pas comme si elle le savait de prime abord, alors qu’elle se trouvait dans mon petit patlin. C’était toute qu’une coïncidence. Je me demandais donc ce qu’une si jolie et sexy jeune femme de sa transe faisait ici! Elle me répondit aussitôt que je lui demandai comment elle allait et ce qu'elle faisait ici.

« Ça peut aller, tu sais la vie... mais sinon, je viens d'ici, j'ai toujours eu un pied à terre, ici.» Finis-je par avouer avec fierté. Je pris une légère pause puis dis: « Tu t'y plais ici? Tu trouves satisfaction à venir changer d'air par ici» demandais-je curieux.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Alessya n’était pas sure en réalité d’avoir fait le bon choix en quittant New York pour Haven Hills. Au moins, à New York, elle ne risquait pas de croiser les mêmes personnes toutes les cinq minutes. On se noyait complètement dans la foule, dans les bruits, à tel point qu’on devenait simplement un inconnu, un petit point sur une énorme carte. Ici, ce n’était pas possible. Les gens se connaissaient presque tous, discutaient et ragotaient beaucoup, ainsi, les rumeurs sur sa personne allaient de bon train. Il n’avait pas fallu longtemps pour que Alessya dégotte la carte de mangeuse d’hommes, ce qu’elle rejetait par dessus tout. Elle aimait l’amour charnel, mais surtout, elle aimait ne pas se prendre la tête. Dans cette société, un homme pouvait faire ce qu’il voulait, comme il voulait avec qui il voulait mais une femme, quoiqu’elle fasse était jugée.

Elle était contente de retrouver un visage qui ne la jugeait pas ici. Après tout, Joshua était comme elle, ils avaient bons nombres de points communs même s’ils avaient peu échangés à ce sujet. Elle souria, puis but une longue gorgée pour anesthésier ses sens.

- Oh, je savais pas. En même temps, c’est vrai qu’on en a pas beaucoup parlé, avoua-t-elle en grimaçant. J’étais venue pour faire le vide, et je me retrouve déjà sur le point d’exploser, ajouta-t-elle en souriant jaune. J’ai trouvé une bonne place, ici, ce qui est quand même pas mal.

Elle désirait aller sur un terrain plutôt aventureux, parce qu’Alessya aimait bien jouer.

- Tu es toujours célibataire ? Demanda-t-elle en souriant.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Je ne m'attendais pas à cela ce soir. Croiser une connaissance de lorsque j'étais en tournée. Il arrivait souvent que j'étais en tournée à New-York, c'était nécessaire et quasiment un rythme de passage pour une troupe professionnelle comme la nôtre. J'avais ainsi fait la connaissance de la magnifique et sensuelle Alessya. D'une beauté irrésistible et un homme comme moi, avait su saisir sa chance! Elle était tout à fait mon genre et qui plus est, elle ne me demandait rien en retour à l'exception que de passer du bon temps. Maintenant que je la croisais ici et maintenant, alors que j'étais dans mon petit patlin, père monoparental, abandonné par sa fiancée cruelle et en plus en deuil, cela me faisait étrange. Peut-être serait-elle un baûme au coeur et un bon divertissement ou bien même une amie agréable. Dans tous les cas, je l'écoutai attentivement lorsqu'elle me répondit qu'elle ne savait pas me concernant. Évidemment, elle avait raison.  Elle me dit aussi qu'elle était venu faire le vide et qu'elle avait un bon endroit dans le coin. Elle ne s'en plaignait donc pas réellement. Ce qui me fit sourire. Elle n'était pas tout à fait satisfaite. Je me demandais bien pourquoi. On ne me cachait rien en général, peut-être aurais-je cette même chance de savoir... Qu'est-ce qui ne fait pas l'affaire ici qui ne soit pas suffisant pour te faire oublier ce que tu fuis, demandais-je directement comme en plus, je n'avais pas de filtre en général, mais aussi avec l'alcool, c'était encore moins le cas.

Finalement, elle me demanda en souriant si j'étais toujours célibataire. Je répondis bien franchement: Oui, encore et toujours... et toi?

Je n'osais jamais parler de ma fille. C'était précieux et secret.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Alessya voulait passer du bon temps, oublier le temps d'une soirée, et tomber sur Joshua avait été la cerise sur le gâteau. Elle l'appréciait même s'ils n'avaient jamais beaucoup échangés. Au moins, il était simple et ce soir, elle avait besoin de cette simplicité dans son quotidien compliqué. Peut être que c'était aussi parce qu'elle était complexe, qu'elle se laisse vite avoir dans des tempêtes alors qu'elle pouvait les éviter si elle le voulait vraiment. Le fait est qu'elle aimait l'adversité même si elle s'évertuait à penser le contraire, sinon elle n'aurait pas fait ce métier. Elle vivait pour ça, se voyait même parfois déconnectée de sa vie sociale parce qu'elle avait peu de temps à consacrer aux autres en dehors de ses consultations. Et justement, le temps filait à toute vitesse, il fallait qu'elle essaye de penser à elle, de trouve un équilibre et pourquoi pas se poser. Ses relations amoureuses avaient été des échecs et elle avait toujours la mort de son ex petit ami sur la conscience.

- Bonne question, avoua-t-elle en souriant, soudainement gênée. Peut être que c'est simplement sur moi qu'il faut que je travaille.

Elle lui avait demandé si il était célibataire, juste pour savoir, par curiosité. Vu que Joshua était comme elle, volage, peut être qu'il avait finalement quelqu'un qui lui conviendrait. Et sa réponse la rassurait quand même un peu. Elle se sentait moins seule dans ce cas.

- Moi non plus, peut être qu'on est pas fait pour des relations en fin de compte, admit-elle en haussant les épaules. Vu que tu es ici, peut être qu'on pourrait aller du sport ensemble un jour, proposa-t-elle.

Elle savait qu'ils partageaient cet hobbie, ils avaient d'ailleurs pas mal de points communs quand on y réfléchissait.

“La solitude est la tristesse du coeur”

Je ne trouvais pas cela facile de me dévoiler aux autres. J'étais d'un naturel assez orgueilleux. J'étais du genre surprotecteur concernant mes proches et mon intimité. Ce pourquoi je ne parlais jamais réellement de moi aux autres lors de mes tournées avec la troupe de cirque. À ces moments précis, j'en avais moins lourd sur les épaules, ma fille était en sécurité et amusé ailleurs qu'avec moi, son père maladroit. Je n'étais plus que l'aîné de famille qui comme ses frères étaient méfiant, cachottier et inapte dans les relations amoureuses. Mes frères n'avaient pas réellement ce talent non plus, enfin, ce n'était pas des princes charmants et moi je ne l'étais plus depuis le départ de ma fiancée. Quoique je ne l'avais pas réellement été, tout comme je n'étais pas l'ami le plus organisé et avec beaucoup d'initiatives. Dans tous les cas, Alessya, était une connaissance qui n'avait jamais cherché à en savoir trop, selon moi, à mon propos. Ce qui ne m'avais pas fait fuir et ce pourquoi c'était une personne avec laquelle j'avais confiance pour pas qu'elle s'attache pour rien à moi. Je pouvais passer du bon temps avec elle, simplement, en tant qu'amis ou plus encore. Néanmoins, ce soir j'étais le frère endeuillé, désespéré. Le père monoparentale pathétique. J'étais aussi l'âme souffrante qui s'était perdue dans toutes les émotions qui l'habitaient!

Je lui avais demandé ce qui clochait ici. Elle me répondit qu'elle ne savait pas vraiment. Elle dit que c'était sur elle qu'elle devait travailler. Je souriai, amusé et lui fis un clin d'oeil. C'est l'histoire de tous et toutes et de toute une vie, dis-je joviale.

Elle m'avait ensuite demandé si j'étais encore célibataire. Elle me répondit: -«Moi non plus, peut être qu'on est pas fait pour des relations en fin de compte», fit-elle mine de ne pas savoir. Je l'écoutai attentivement tout en la fixant. «Vu que tu es ici, peut être qu'on pourrait aller du sport ensemble un jour». Je fis signe de la tête, affirmativement. Oui, c'est une bonne idée. Fis-je. Ça allait me changer les idées. Tu parlais au sens propre ou figuré, demandai-je à moitié véritablement et en rigolant. Je repris une gorgée de ma boisson et fis signe au barmaid de nous resservir.

Tu veux quoi? Lui demandais-je. Finalement, alors que le barmaid était repartie un peu plus loin pour préparer nos boissons, après quelques secondes à nos côtés, je lui posai la question : Tu vis seul ou en colocation? J'étais curieux.

“La solitude est la tristesse du coeur”

C’était trop compliqué en ce moment pour se prendre la tête davantage, pour se noircir les idées de restrictions et d’obligations qu’on lui imposait parce qu’elle était une femme. Elle ne voulait plus se poser de questions sur la conduite à tenir, après tout, elle ne devait plus rendre de comptes à personne, elle avait fait ses preuves, et même si son père avait toujours quelque chose à redire, elle n’en tenait même plus compte. A un moment, ses parents l’avaient pressé à se concentrer sur l’obtention de son diplôme, puis de son travail et maintenant c’était tout simplement le moment pour elle de se caser avec quelqu’un, de se marier et d’avoir un enfant. A croire qu’ils contrôlaient tous les deux la vie de leur fille qui n’avait plus seize ans mais vingt-huit ans. C’était aussi pour cela qu’elle avait fuit New York. Elle en avait eu marre de la pression familiale.

Elle ne put s’empêcher de rire lorsque Joshua lui demanda d’expliquer ce qu’elle entendait par faire du sport ensemble. Il avait toujours les mots pour la surprendre quand elle s’y attendait le moins.

- Bonne question ! En sachant que t’es célibataire et moi aussi, j’imagine que faire du sport ensemble peut s’appliquer à tous les cas de figure… souffla-t-elle de manière enjôleuse.

L’alcool commençait à lui monter à la tête, et à la désinhiber par voie de fait.

- Je prendrai bien une vodka orange s’il te plait, se laissa-t-elle inviter. Mais le prochain coup, c’est moi qui le paye ! Ajouta-t-elle sérieusement.

Elle regarda le barman préparer leurs boissons, et ajouta :

- Je vis seule dans un loft au nord de la ville, et toi ? Tu pourras venir si tu veux, je te ferai visiter, souria-t-elle.

Peut-être que c’était une invitation pour plus si affinité, elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser, parce que Joshua était un compagnon de confidence comme un compagnon physique, donc la limite n’était pas bien définie entre eux. Le premier statut pouvait vite basculer sur le second et vice-versa.